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Sachets de nicotine : réguler plutôt qu’interdire, un enjeu de santé publique

Sachets de nicotine : réguler plutôt qu’interdire, un enjeu de santé publique

 Le Journal du Dimanche a publié une tribune signée par plusieurs addictologues, dont William Lowenstein, Anne Borgne, Marion Adler, Nicolas Authier, Bertrand Lebeau-Leibovici, Philippe Arvers, Benjamin Rolland, Jean-Pierre Couteron. Ils  dénoncent l’annonce de l’interdiction prochaine des sachets de nicotine en France. Ces experts plaident pour une régulation stricte plutôt qu’un bannissement total. Leur objectif est de mettre en avant l’importance de ces produits nicotiniques dans la lutte contre le tabagisme.

Une alternative efficace et moins nocive

Les sachets de nicotine  sont déjà largement utilisés dans d’autres pays. Ils permettent aux fumeurs de réduire leur dépendance sans exposition aux substances toxiques de la fumée. Leur efficacité est soulignée par l’exemple de la Suède. Ce pays enregistre l’un des taux de cancers du poumon les plus bas d’Europe grâce à l’usage de ces alternatives.

Réguler pour protéger les jeunes et encadrer les usages

Les experts reconnaissent la nécessité de protéger les jeunes contre toute initiation à la nicotine. Cependant, ils mettent en garde contre les effets pervers d’une interdiction : le développement d’un marché noir, incontrôlé et facilement accessible aux mineurs. Une réglementation rigoureuse, comme celle adoptée aux États-Unis, pourrait inclure des contrôles d’âge, l’interdiction des saveurs attractives pour les jeunes et une distribution encadrée.

Inspirons-nous des réussites internationales

À l’instar de la cigarette électronique, qui s’est avérée être un outil précieux pour réduire le nombre de fumeurs au Royaume-Uni, les sachets de nicotine offrent une opportunité supplémentaire pour aider les 15 millions de fumeurs français à se détourner du tabac. Les signataires appellent à ne pas répéter les erreurs du passé en interdisant une alternative potentiellement salvatrice.

Cette tribune, signée par des spécialistes reconnus, interpelle sur l’importance d’une approche réfléchie, visant à encadrer ces produits plutôt qu’à les bannir. Cela amènerait à concilier santé publique, protection des jeunes et accompagnement des fumeurs dans leur sevrage tabagique.

Les signataires :

Dr William Lowenstein : médecin français spécialisé en médecine interne et en addictologie. Depuis janvier 2002, il préside l’association SOS Addictions, œuvrant pour la prévention et le traitement des dépendances. Reconnu pour ses travaux sur les traitements médicamenteux de l’addiction à l’héroïne, il a été nommé chevalier de l’Ordre national du Mérite en 2002 et de la Légion d’honneur en 2006, avant de devenir officier de la Légion d’honneur en 2016. 

Anne Borgne : médecin française spécialisée en addictologie et tabacologie. Présidente du RESPADD, elle dirige également le CSAPA Victor Segalen et s’engage activement dans la prévention et le traitement des addictions, notamment auprès des patients fortement dépendants ou polyaddicts.

Marion Adler : médecin généraliste spécialisée en tabacologie et addictologie, exerce à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart où elle dirige le service d’addictologie. Engagée dans la réduction des risques liés au tabagisme, elle soutient activement l’usage de la cigarette électronique comme outil de sevrage.

Nicolas Authier : psychiatre et pharmacologue, dirige les services de médecine de la douleur et de pharmacologie médicale au CHU de Clermont-Ferrand. Spécialiste en addictovigilance, il préside la Fondation Institut Analgesia et se consacre à la recherche sur la douleur et les addictions, notamment liées aux opioïdes

Bertrand Lebeau-Leibovici : médecin addictologue français, est un acteur clé de la réduction des risques liés aux addictions. Cofondateur de Médecins du Monde, il a présidé l’Association Française de Réduction des Risques et milite pour des politiques de santé centrées sur les usagers.

Philippe Arvers :  médecin spécialisé en addictologie et tabacologie, exerce au Centre médical des armées de Grenoble et mène des recherches sur les addictions et leurs vulnérabilités, notamment chez les jeunes, en collaboration avec l’Université Grenoble Alpes.

Benjamin Rolland : psychiatre et addictologue, est maître de conférences à l’Université de Lyon et praticien au CH Le Vinatier. Expert reconnu, il mène des recherches sur les addictions et coordonne des études nationales comme BACLOPHONE et SAMBA

Jean-Pierre Couteron : psychologue clinicien spécialisé en addictologie, a présidé la Fédération Addiction et dirige aujourd’hui l’association Oppelia. Engagé dans la réduction des risques, il milite pour des politiques de santé publiques innovantes, comme la régulation du cannabis.

Source: 

➡️ Retrouvez l’article complet sur le site du Journal du Dimanche.

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