Depuis 2008, de nombreuses avancées ont été réalisées dans le domaine des traitements d’arrêt du tabac, tant en termes de recherche que de nouveautés concernant les produits ou d’accessibilité. On fait le point.
Augmentation de la consommation des traitements d’arrêt du tabac
La consommation de traitements pour l’arrêt du tabac en France a quasiment doublé entre 2008 et 2018. Cela indique une prise de conscience croissante des dangers du tabagisme et une volonté de se défaire du tabac. Malgré l’estimation de la durée moyenne d’un traitement à un mois, cette augmentation globale laisse entendre que certains fumeurs utilisent les traitements plus longtemps. Aussi, ces dernières années, les alternatives nicotiniques telles que la cigarette électronique ou les sachets de nicotine ont motivé de plus en plus de fumeurs à arrêter leur consommation de tabac.
Une diversification des traitements depuis 2008
Les substituts de nicotine ont pris différentes formes (patchs, gommes, inhalateurs, etc.) afin de satisfaire les besoins et les préférences de chaque fumeur. Les médicaments prescrits tels que le bupropion et la varénicline ont révélé leur efficacité pour combattre les symptômes de sevrage. Les alternatives se sont diversifiées par l’arrivée notamment, de la cigarette électronique et des nouveaux produits tels que les sachets de nicotine. Par ailleurs, on a de plus en plus pris conscience de l’importance des thérapies comportementales et du soutien psychologique. Ces méthodes supplémentaires aux traitements médicamenteux et aux alternatives nicotiniques augmentent considérablement les probabilités de réussite.
Un meilleur accès aux différentes alternatives
Les remboursements des soins d’arrêt du tabac ont été élargis, ce qui a permis à un plus grand nombre de fumeurs d’y accéder. Également, les campagnes de sensibilisation et d’information sur les risques du tabac, les méthodes d’arrêt et les prises en charge ont été accrues, ce qui a favorisé une meilleure prise de conscience du public et faciliter l’accès aux traitements. Aussi, la science poursuit l’exploration de nouvelles molécules et de nouvelles combinaisons thérapeutiques afin d’améliorer la performance des traitements. Il s’agit de concevoir des traitements de plus en plus adaptés, en prenant en considération les particularités individuelles de chaque fumeur (profil psychologique, dépendance, etc).
Les chiffres concernant le recours aux traitements du sevrage tabagique
Selon l’OFDT, le recours aux traitements pour l’arrêt du tabac a doublé, passant de 1 900 000 en 2008 à 3 400 000 en 2018. Entre 2019 et 2022, on sait que ces produits ont enregistré une augmentation des ventes de 28,2 %. Les ventes de patchs cutanés sont quant à eux 50% moins choisis depuis 2012 en raison d’un attrait supérieur des fumeurs pour les formes de substitution orales. Il apparaît aujourd’hui que les substituts sous forme orale sont désormais la première forme vendue (63,1 % des ventes de l’ensemble des TNS). L’augmentation du recours à la forme orale s’explique par les recommandations de la Haute autorité de santé, qui encourage la forme orale en complément d’une autre alternative (cigarette électronique, etc). D’ailleurs, les dernières statistiques à ce sujet montrent que les fumeurs utilisent de plus en plus le vapotage pour se débarrasser de la cigarette.
Solutions d’arrêt de la cigarette, quelles évolutions à venir ?
Pour encourager d’autant plus le recours aux solutions d’arrêt de la cigarette, il est aujourd’hui nécessaire d’appliquer une politique protectrice mais non restrictive à l’égard des différents nouveaux produits. Il faut mettre l’accent sur la lutte contre le tabagisme chez les jeunes, et les sensibiliser au risque de dépendance à la nicotine présente dans de nombreuses alternatives. Par ailleurs, de plus en plus d’études sont menées sur l’intérêt des combinaisons de traitements (médicaments, thérapies comportementales, nouvelles alternatives nicotinées) afin d’améliorer les résultats d’arrêt du tabac. Il est primordial d’offrir un soutien à long terme aux anciens fumeurs afin de prévenir les récidives. Même si les thérapies d’arrêt du tabac ont connu des progrès importants depuis 2008, il demeure encore des obstacles à surmonter, en particulier en ce qui concerne l’accessibilité et l’encadrement juridique des nouveaux produits de la nicotine (sachets de nicotine par exemple).
Sources :