La nicotine a le plus d’intérêt thérapeutique pour la maladie de Parkinson, une maladie neurodégénérative qui se caractérise par la destruction de certains neurones (les neurones dopaminergiques) dans une région qui régule les mouvements. De ce fait, elle provoque principalement des problèmes de mouvement (mouvements lents, tremblements, problèmes de marche…). Mais elle est également bénéfique dans le traitement d’autres maladies d’ordre neurologique comme Alzheimer, la sclérose en plaques ou encore la schizophrénie. Explications.
La nicotine et la maladie de parkinson
Plusieurs études menées sur des échantillons de la population ont montré que les fumeurs ou les consommateurs de substituts nicotinés ont un risque plus faible de contracter la maladie de Parkinson que les non fumeurs. Des recherches chez l’animal ont montré que l’administration de nicotine peut retarder la dégradation des neurones. Chez les hommes, des études ont également été menées, où la nicotine a été administrée sous forme de patchs et ont montré les mêmes résultats. Une étude supplémentaire menée à l’hôpital Henri Mondor de Créteil a mis en évidence les effets de ce type de la nicotinothérapie, en montrant une réduction des symptômes moteurs des patients ce qui leur a permis de réduire leur consommation de médicaments. Cependant, certains experts estiment que l’utilisation des patchs n’est pas la meilleure voie d’administration, car ils ont observé que la cigarette électronique est plus efficace sur les récepteurs nicotiniques.
Alzheimer et la nicotine, quels bénéfices ?
Il est possible que la nicotine présente également des avantages en cas de maladie d’Alzheimer. C’est ce qui a été démontré par des chercheurs de l’Institut Pasteur. La nicotine sature les récepteurs impliqués dans la maladie d’Alzheimer, c’est pourquoi chez les fumeurs, elle empêche l’adhésion des peptides amyloïdes à l’origine de la maladie.
La Sclérose en plaques et la nicotine, quel intérêt thérapeutique ?
Les individus qui fument présentent un risque moins élevé de contracter la sclérose en plaques et de voir la maladie se développer plus rapidement. En étudiant la maladie chez les animaux, les chercheurs américains ont observé que la nicotine diminue
les symptômes de la maladie en luttant contre la perte de la gaine de myéline protégeant les fibres nerveuses. En revanche, les autres substances présentes dans la fumée de cigarette ont l’effet inverse. Seule la nicotine présente un intérêt thérapeutique pour la sclérose en plaques.
La nicotine et la Schizophrénie
L’altération des processus d’attention est l’une des conséquences de la schizophrénie. L’administration de nicotine peut donc être bénéfique pour les patients. Lors des études menées à ce sujet, les chercheurs ont observé que la nicotine permet d’améliorer l’attention. L’Institut Pasteur a démontré que la nicotine se fixe aux interneurones et améliore le fonctionnement du cortex préfrontal, une région du cerveau impliquée dans le raisonnement, le langage et certains processus de mémorisation (une zone du cerveau affectée par la schizophrénie).
La nicotinothérapie serait également bénéfique pour le syndrome de Gilles de la Tourette et les TDAH
La science a également constaté les avantages de l’administration de nicotine chez les personnes atteintes du syndrome de Gilles de la Tourette. Dans le cadre d’une étude clinique portant sur 70 patients atteints de ce trouble, l’utilisation d’un patch contenant 7 mg de nicotine par jour pendant 19 jours a permis de diminuer les symptômes comportementaux liés à la maladie. La nicotine serait également efficace pour les TDAH (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité).
Dans un essai clinique, il a été démontré que l’administration de nicotine pendant deux semaines améliore l’attention des patients, qui présentent un déficit, et permet de réduire les troubles de l’attention.
Sources :