La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, veut interdire la consommation orale de sachets de nicotine et il s’agirait là d’une énorme erreur. Selon elle, l’objectif principal de cette mesure est de protéger les jeunes, mais cette approche suscite des préoccupations chez ceux qui y voient une solution efficace pour se débarrasser du tabac, et à juste titre car cette interdiction pourrait avoir des conséquences néfastes dans la lutte contre le tabac. Pour protéger les jeunes et ne pas pénaliser les personnes majeures, il suffirait en réalité de réglementer le marché des sachets de nicotine, comme certains pays l’ont déjà fait (Nouvelle Zélande, Roumanie, Hongrie, Allemagne, etc…).
Éviter de priver certains fumeurs d’une alternative efficace pour réduire ou arrêter le tabac
Les différentes méthodes pour se débarrasser du tabac comprennent principalement les traitements nicotiniques de substitution, les médicaments et la cigarette électronique même si elle est considérée comme une alternative à l’heure actuelle. Depuis quelques années, on compte aussi les sachets de nicotine parmi les alternatives au tabac. En France, un grand nombre de fumeurs tentent d’arrêter le tabac en essayant diverses techniques chaque année.
Il n’y a pas de réponse unique car chaque personne nécessite une approche qui correspond à son profil et à ses habitudes. Cependant, il est assez commun de cumuler plusieurs tentatives et alternatives avant de parvenir réellement à l’arrêt tabagique. Ce simple fait doit pousser les décideurs à conserver l’ensemble des solutions existantes lorsqu’elles sont moins nocives que la cigarette. Les fumeurs doivent avoir le choix et rester libres de décider quelle alternative est bonne pour eux. Une interdiction des sachets de nicotine priverait certains fumeurs d’une alternative efficace pour réduire ou arrêter leur consommation de tabac. Il faut donc aller vers une régulation et non une interdiction.
Privilégier la régulation à l’interdiction pour les sachets de nicotine
La gestion des sachets de nicotine en Europe diffère d’un pays à l’autre. En Belgique, l’interdiction totale a été décidée par le gouvernement, malgré de vives oppositions de la part d’un grand nombre de fumeurs, tandis que la Suède a autorisé les sachets de nicotine tout en les réglementant de manière stricte, encourageant ainsi la sortie du tabagisme. Ces deux méthodes produisent des résultats différents.
La première est une porte ouverte à des marchés illégaux et soutient le maintien des fumeurs dans le tabagisme. L’autre est une solution protectrice pour les consommateurs et permet de motiver les fumeurs à arrêter la cigarette. En Suède, ces produits alternatifs font partie des mesures gouvernementales visant à combattre le tabagisme. Grâce à ces produits, de nombreux fumeurs ont pu substituer la cigarette. Les niveaux de nicotine sont simplement régulés et les ventes bien encadrées.
La France doit se donner les moyens d’offrir des alternatives diversifiées à la cigarette
La France est l’un des pays d’Europe où le nombre de fumeurs est le plus élevé. Ce constat fait qu’elle ne peut pas se permettre de restreindre les alternatives au tabac. Au contraire, elle doit permettre l’accès à une diversité d’alternatives à toutes les personnes majeures qui souhaitent arrêter de fumer. Dans le même temps, il est évident qu’il faut également protéger les jeunes en leur bloquant l’accès à ces produits. Une démarche parfaitement réalisable puisque d’autres pays ont réussi à réglementer efficacement les produits de la nicotine. Une simple interdiction risquerait de priver les fumeurs d’alternatives efficaces, tout en favorisant les marchés illégaux. Cela aurait également un coût économique et social, en maintenant les fumeurs dans l’addiction au tabac, qui tôt ou tard cause des maladies graves.
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