Nicotine et cancer : idées reçues et réalité scientifique
La nicotine est souvent désignée comme le principal responsable des cancers liés au tabac, une idée largement répandue mais scientifiquement fausse. Si la cigarette est effectivement un facteur majeur de cancers, c’est la combustion du tabac, et non la nicotine, qui en est la cause. Décryptons les idées reçues et ce que dit réellement la science sur la relation entre nicotine et cancer.
La nicotine ne cause pas le cancer
Contrairement à une croyance populaire, la nicotine n’est pas cancérigène. Elle est certes une substance addictive, mais elle n’entraîne pas de mutations cellulaires susceptibles de provoquer un cancer. Cette conclusion est confirmée par de nombreuses études scientifiques ainsi que par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les substituts nicotiniques comme les patchs, gommes et sprays sont utilisés depuis plus de 40 ans, sans que le moindre lien avec un risque accru de cancer n’ait été établi. Pourtant, la confusion persiste, freinant l’adoption de solutions moins nocives pour les fumeurs souhaitant arrêter la cigarette.
Le vrai danger : la combustion du tabac
Les cigarettes traditionnelles dégagent des milliers de substances toxiques lors de la combustion du tabac, dont plus de 70 cancérogènes avérés comme le benzène, les nitrosamines et les hydrocarbures aromatiques polycycliques. C’est cette fumée toxique, inhalée profondément et quotidiennement, qui est responsable des cancers du poumon, de la gorge et de nombreux autres organes.
Les alternatives sans combustion comme la cigarette électronique, le snus ou les sachets de nicotine permettent de délivrer de la nicotine sans exposer le consommateur aux substances cancérigènes issues de la fumée. Le Royaume-Uni, qui encourage le vapotage dans la lutte contre le tabagisme, observe déjà une baisse plus rapide des maladies liées au tabac par rapport aux pays ayant une approche plus restrictive.
L’impact d’une désinformation persistante
L’amalgame entre nicotine et cancer a des conséquences : il empêche de nombreux fumeurs d’envisager des alternatives moins nocives tel les sachets de nicotines, les cigarettes électroniques par exemple et maintient une partie d’entre eux dans la dépendance aux cigarettes combustibles.
Un parallèle peut être fait avec la Suède, où l’usage du snus a largement remplacé la cigarette, réduisant drastiquement les cancers du poumon et autres maladies liées au tabac. Si d’autres pays appliquaient la même approche, des milliers de vies pourraient être sauvées chaque année.
Vers une meilleure information du public
Pour réduire réellement les cancers liés au tabac, il est crucial de mieux informer les fumeurs sur la différence entre nicotine et combustion.
Les politiques de santé publique devraient intégrer la réduction des risques en encourageant les alternatives sans fumée. Au lieu de diaboliser la nicotine, il est temps de miser sur la science et d’aider les fumeurs à choisir des solutions moins nocives.
La nicotine n’est pas le problème : c’est la cigarette qui tue. Adapter les politiques de lutte contre le tabac en conséquence permettrait de faire reculer l’épidémie mondiale de cancers liés au tabac plus rapidement et efficacement.
Sources :
Ligue contre le cancer :
https://www.ligue-cancer.net/nos-actualites/les-idees-recues-sur-la-nicotine
Public Sénat :
Centre International de recherche sur le cancer :