La perception de la nicotine et du tabac entre les différentes générations diffère selon qu’il s’agit des jeunes, des adultes de moins de 55 ans, des personnes entre 55 et 75 ans ou des personnes âgées. On fait le point.
Perception de la nicotine et du tabac chez les jeunes
Il est fréquent que les jeunes sous-estiment les dangers du tabac et la dépendance à la nicotine, en particulier lorsqu’il s’agit de tabagisme occasionnel. Selon une étude, pour plus de la moitié des adolescents, il n’y a de danger que si l’on fume quotidiennement. Seuls 5% des jeunes estiment qu’il est préjudiciable de fumer dès la première cigarette. Les adolescents fumeurs, tout comme les adultes, établissent des seuils de dangerosité en fonction de leur propre consommation. Pour les fumeurs occasionnels, il y a un risque lié à la consommation quotidienne. Malgré la reconnaissance du danger de leur consommation par la plupart des fumeurs quotidiens, ils sont plus nombreux que les non-fumeurs à penser que fumer n’est pas du tout préjudiciable.
La vision des produits du tabac chez les adultes
Les données sur le statut tabagique des 55 à 75 ans montrent que les comportements à l’égard du tabac, dans ces générations, ont été différents chez les hommes et chez les femmes, contrairement à ce qui est observé chez les moins de 40 ans, chez lesquels on peut constater une homogénéisation des comportements entre les hommes et les femmes.
Lors de l’enquête, les hommes nés avant 1935 et âgés de 65-75 ans ont été fortement touchés par le tabagisme, tandis que les femmes du même âge ont consommé très peu de tabac. Parmi les individus de ces générations, environ 70 % des femmes n’ont jamais fumé pendant leur vie, tandis que moins de 25 % des hommes sont dans cette situation. Les données générationnelles montrent que la consommation de tabac a peu à peu affecté la population féminine et que les comportements masculins et féminins envers le tabac se sont rapprochés.
Si les répondants de l’étude, notamment les fumeurs, ont tendance à sous-estimer systématiquement les risques liés au tabac et à les sous-estimer par rapport à d’autres risques pour la santé, chez les fumeurs quotidiens de 55 à 75 ans, ces risques sont encore plus sous-estimés que chez les fumeurs plus jeunes.
Par exemple, 21 % des fumeurs quotidiens âgés de 55 à 75 ans estiment que fumer des cigarettes est moins préjudiciable à la santé que la pollution de l’air, tandis que 6 % ne savent pas si c’est plus ou moins préjudiciable, contre respectivement 12 % et 0,3 % des fumeurs quotidiens âgés de 18 à 54 ans. De plus, ils sont beaucoup plus nombreux à affirmer ne pas savoir si fumer des cigarettes est plus préjudiciable à la santé que de prendre dix kilos de trop (14% contre 2% des fumeurs quotidiens de 18 à 54 ans) ou si c’est plus préjudiciable que d’avoir une alimentation déséquilibrée.
La perception des seniors à l’égard du tabac et de la nicotine
En examinant les fumeurs âgés en fonction de leur état de santé physique, mentale et sociale, il est observé que ceux qui manifestent des symptômes de dépendance au tabac pensent souvent qu’ils auraient du mal à gravir un étage ou à courir une centaine de mètres. Avant l’âge de 25 ans, plus des trois quarts des personnes âgées ont commencé à fumer régulièrement dans les années 1960, une période où fumer était non seulement autorisé, mais encouragé.
Le tabagisme pour les personnes âgées ne se résume pas à une simple dépendance au tabac qui a des répercussions sur la santé. Pour eux, le fait de fumer joue plusieurs rôles symboliques et participe à la construction d’une identité sociale et personnelle. Le fumeur fait partie d’une catégorie sociale spécifique. Depuis de nombreuses années, le fait de fumer est lié à des valeurs ou à des manières de voir la réalité quotidienne, à l’appartenance à un groupe social qui remplit des fonctions auxquelles le senior est particulièrement attaché, consciemment ou non.
Sources :
https://www.drogues.gouv.fr/sites/default/files/2022-07/manuel_jeunes_tabac_cipca.pdf